du courage

On m'a demandé si j'étais courageuse. 


Oui, j'ai dit. Sans hésitation. 


La vérité c'est que ça m'a pris du temps de le réaliser - le courage, c'est aussi une grosse dose d'abnégation qui fait qu'on se cache à soi-même le risque qu'on prend. 

Était-ce un risque que de quitter ma vie en France pour venir m'installer à Montréal ? 

À quel moment est-ce que la ligne que j'ai franchie en restant ici malgré la perte de mon permis de travail a été du courage, ou de l'inconscience ? 

Ou de changer de métier, ou de créer un truc qui n'existait pas encore... ? 

J'écoutais quelque chose - je ne sais pas. Je sais un peu plus maintenant. Mais je sais que je ne sais pas grand chose.

Ces dix dernières années, est-ce du courage, ou autre chose qui m'a poussé à faire le chemin pour sortir de l'anxiété... ? 

Derrière le courage, il ya la peur. Ou plutôt devant. 

Le courage, c'est y faire face. 

La peur de perdre, de changer, de continuer, de découvrir, d'agir, de bouger. 

La peur de ce qui est à créer, ce qu'on ne connait pas encore. 

Le courage pour moi c'est de se mettre sur le bord et avancer, même en pleine tempête. 

Et parfois le courage c'est de s'arrêter parce que justement, on voit plus rien. 


Aujourd'hui mon courage, c'est d'oser exprimer mes désirs, mes peurs, mes besoins, et de faire plus de place à ma joie. D’exprimer le plaisir et suivre l'aisance. Et de garder mon cœur ouvert.


J'ai peur. 

J'ai peur de paraitre superficielle, trop légère.

J'ai peur que vous ne me preniez pas au sérieux.

J'ai peur que des gens minimisent ma vérité, qu'on ne me croit pas, qu'on m'accuse de bypass. 

J'ai peur de me permettre de réussir. 


J'ai peur de votre jugement.

Il ya quelques mois, le courage ça a été de me tenir debout au centre d'un cercle de 40 personnes et de dire "je m'aime". 

Et, quelques mois plus tard, "je me pardonne".

Et enfin, crier en public "je veux".


Le courage, parfois, c'est aussi simple et complexe que d'oser changer ses croyances limitantes, ses mécanismes de protection, et de se tenir debout dans qui on est vraiment.

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